ICVolontaires en action à Barcelone

Photo © V. Krebs
Photo © V. Krebs
V. Krebs, English and Spanish translator, Isabelle Guinebault
01 avril 2008

C'est en octobre 2006 qu'ICVoluntari(o)s-Barcelona a été fondée dans la capitale de la Catalogne. Depuis, l'organisation a connu un essor important, avec des activités en rapport avec tous les axes de travail d'ICVolontaires.

"Les projets se sont développés plus vite qu'on ne pouvait l'imaginer au départ," explique Maria Vila, coordinatrice d'ICVoluntari(o)s-Barcelona. "En effet, nous sommes partis d'une idée très locale, liée aux besoins linguistiques des nouveaux migrants à Barcelone. On avait surtout pensé pouvoir offrir un appui linguistique aux immigrés et aux refugiés étrangers handicapés par le fait qu'ils ne comprennent ni ne maîtrisent la langue locale. Depuis, d'autres antennes d'ICVolontaires se sont associés au projet que nous avons créé, en le projetant dans différentes réalités du monde (notamment la Suisse, la France et l'Afrique du Sud)."

Du coup, la petite initiative locale de départ, Parla mi, parla aqui, est devenue un projet de portée international, avec une multitude d'aspects et une variété d'outils de travail liés aux differentes contextes. "Ce projet est très important pour les immigrés qui ont des besoins linguistiques précis, mais il représente également une passerelle pour les institutions, qui perçoivent souvent la langue comme un obstacle. Or, cette diversité linguistique et culturelle peut au contraire être vue comme un atout. Depuis le début septembre 2007, nous avons reçu beaucoup de demandes pour des services de langues," explique encore Maria Vila. "Toutes les questions à prendre en considération et à intégrer sont liées à l'administration en passant par les petites choses qui font la vie de tous les jours."

Youmé, jeune volontaire française engagée dans le projet Parla mi, parla aqui

Etudiante en langues étrangères appliquées, Youmé Diallo est arrivée à Barcelone de Paris par le biais du Programme Européen du Service Volontaires Jeunesse. "Je me suis lancée pour perfectionner mes langues. Depuis un an et demi, j'ai pensé me réorienter en gestion de projets." Youmé a donc eu l'occasion de faire un stage au sein d'une ONG en France �"uvrant dans le domaine de l'éducation. Elle a ensuite cherché des possibilités pour partir à l'étranger et a decouvert le projet d'ICVolontaires. "Ce projet m'a tout de suite beaucoup intéressée. J'ai trouvé l'idée originale et utile," dit-elle. Elle s'occupe aujourd'hui de traductions de documents, mais participe également à l'élaboration et au développement du projet de manière plus générale.

Nous lui avons demandé à Youmé comment elle percevait Barcelone. Pour elle, c'est une ville qui a tellement de facettes. "Je ne pourrais jamais toutes les découvrir. Ce sont des petites choses qui me plaisent. Ici, c'est un quartier populaire. A Paris aussi j'étais dans un quartier populaire." On trouve des grandes communautés très importantes, des Chinois, des Maghrébins, des Africains et des Indiens. Il y a aussi beaucoup de Français. C'est une ville très plaisante. Et le catalan est langue vivante. C'est la langue principale, langue officielle, en plus de l'espagnol."

Naqash Javed du Pakistan: interprète communautaire

Originaire du Pakistan, Naqash Javed est à Barcelone depuis 2 ans et travaille pour ICVolontaire en tant que interprète communautaire. "J'ai étudié au Pakistan à l'université et actuellement, je poursuis mes études par correspondance depuis Barcelone. Je suis également en train d'apprendre le catalan et viens de terminer le niveau Elemental 1. J'aime beaucoup cette ville."

Quand Maria lui a parlé du projet sur les langues et la migration, il s'est inscrit comme volontaire pour assurer l'interprétation entre l'ourdou et le catalan. "Pour l'instant, j'ai surtout fait une traduction écrite et je vais maintenant commencer une formation pour interpréter dans un contexte hospitalier."

Il nous explique qu'il est nécessaire de se servir de deux dictionnaires: du dictionnaire ourdou-anglais, et anglais-catalan, faute d'un dictionnaire ourdou-catalan. Naqash sera amené à utiliser des outils, tels que des guides, des glossaires et des termes propres à un vocabulaire médical technique. Maria lui explique aussi que l'un des défis à relever, élément majeur à intégrer dans ce type d'interprétariat communautaire, sera que le patient ne dira pas toujours facilement ce qu'il peut ressentir. Il y a des thèmes sensibles et la compréhension, la pudeur et le respect son de rigueur.

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